Alphonse de Lamartine
Alphonse de Lamartine est un homme de lettres et un homme politique, connu aussi bien pour ses Méditations poétiques notamment que pour son engagement abolitionniste et son rôle au cours de la Seconde République.
Né en 1790 à Mâcon (Saône‐et‐Loire), Alphonse de Lamartine passe une large partie de son enfance à proximité, dans la demeure familiale de Milly. Sa mère assure également le rôle de première institutrice ; il poursuit ses études au collège des Pères de la Foi à Belley (Ain) de 1803 à 1808. Il revient ensuite à Milly, et effectue divers voyages à Paris, Lyon ou en Italie. C’est de cette période que datent ses premiers écrits poétiques.
En 1820 paraissent ses Méditations poétiques, inspirées en partie par la mort, en 1817, de Julie Charles, femme mariée avec qui il entretint une idylle. Les Méditations poétiques marquent une rupture dans la poésie française et provoquent l’admiration de Victor Hugo ou de Sainte‐Beuve ; selon le Dictionnaire des parlementaires français (1789–1889) établi sous la direction d’Adolphe Robert et de Gaston Cougny, ces Méditations « excit[ent] une admiration universelle et obt[iennent] un prodigieux succès ; leur influence fut profonde sur la poésie lyrique française du siècle », mais aussi sur sa vie : il épouse Mary‐Ann Birch, entame une carrière diplomatique…
Il poursuit parallèlement une intense activité littéraire ; candidat malheureux dès 1824 à l’Académie française, il y est finalement élu en 1829.
En 1832, sa fille Julia meurt au cours du voyage que Lamartine, accompagné de son épouse et de ses deux filles, réalise au Moyen‐Orient. Ce tragique événement lui inspire Gethsémani ou la Mort de Julia, qu’il intègre ensuite dans le récit qu’il fait de son voyage, publié initialement en 1835 sous le titre Souvenirs, impressions, pensées et paysages pendant un voyage en Orient, 1832–1833 ou Notes d’un voyageur avant d’être renommé, dès 1841, en Voyage en Orient.
Sa carrière politique débute véritablement en 1833. Alors qu’il est toujours en Orient, il est élu député du Nord (à Bergues); il ne siège qu’à partir du mois de décembre et ne prononce son premier discours à la tribune qu’en janvier 1834. C’est d’ailleurs au cours de cette même année que Lamartine participe à la création de la Société française pour l’abolition de l’esclavage. Il est élu sans discontinuer à l’Assemblée nationale jusqu’à son dernier mandat, de juillet 1849 à décembre 1851, ne s’inscrivant que peu dans des partis, déclarant même en 1835 « dev[enir] de jour en jour plus intimement et plus consciencieusement révolutionnaire », même si Delphine de Girardin regrette qu’il ne « chang[e] trop souvent d’idée fixe ».
En 1848, suite à la proclamation de la Seconde République, Lamartine intègre le gouvernement provisoire et exerce les fonctions de ministre des Affaires étrangères. Il s’oppose alors à Louis Blanc, notamment sur le choix du drapeau rouge ou sur la mise en place d’un ministère du Progrès. Cependant, Lamartine, appuyé de ce dernier, parvient à faire voter « l’abolition de la peine de mort en matière politique ». Lamartine subit un cuisant échec à l’élection présidentielle du 10 décembre 1848 qui voit Louis‐Napoléon Bonaparte l’emporter largement. Le coup d’État de ce dernier l’éloigne définitivement de la vie politique.
La fin de sa vie est marquée par d’importants problèmes financiers et par sa tentative de s’installer en Turquie, qui donne lieu à la publication d’une volumineuse Histoire de la Turquie en huit volumes.
Alphonse de Lamartine meurt à Paris en 1869.