Père
Au désespoir, ses prières à Dieu comme à ses anciens dieux n’ayant pas desserré l’étreinte de la mort autour de sa femme Chlotilde et de son fils à naître, le roi Chlodwig demande à Jucundius de le conduire auprès de l’ermite croisé le matin même…
La nuit était tombée ; Chlodwig et ses deux compagnons [l’évêque Vedastus et Jucundius] parcouraient en silence les routes ténébreuses de la forêt, sous la conduite de Jucundius. Bientôt on se trouva devant l’ermitage, qui s’élevait dans une position aride et solitaire au fond de la vallée. La porte entr’ouverte en laissait apercevoir l’intérieur simple et pauvre, plein de la poésie vierge du christianisme primitif.
Élie Berthet, Saint Léonard – Chlodwig‐le‐Chevelu.
S’étonnant de le voir sur le départ, revêtu d’une armure franque, l’ermite se révèle : Leonardus n’est autre que le fils de Rignomer, menacé par Chlodwig.
«[…] Oui, Chlodwig, le même sang coule dans nos veines ; comme toi j’ai aimé le carnage et le bardit de la guerre ; mais, plus heureux que toi, j’ai reconnu de bonne heure les vanités et les misères des choses de ce monde. Ma chevelure royale es tombée sous le ciseau, et je me suis fait petit devant les hommes afin d’être plus grand devant Dieu. »
Élie Berthet, Saint Léonard – Chlodwig‐le‐Chevelu.
Chlodwig s’engage à renoncer à son « complot » et implore alors Leonardus de prier pour sa femme et son fils à naître, lui assurant de quoi fonder un monastère, autour duquel s’établit alors la ville de Saint‐Léonard‐de‐Noblat.