Dans les montagnes de la Creuse…
George Sand | Jeanne (1844)
Dans le prologue de Jeanne, George Sand nous invite à gravir le mont Barlot où sont posées les Pierres Jaumâtres, curiosité géologique de la Creuse qui ne manque de susciter les interrogations et les interprétations historiques, au même titre d’ailleurs que la Pierre aux neufs gradins dont parle Martin Nadaud au début de ses Mémoires de Léonard, ancien garçon maçon.
C’est en ce lieu que le destin de Jeanne se fige, suite à la généreuse plaisanterie des jeunes amis Guillaume de Boussac, Marsillat et sir Arthur : chacun glisse une pièce dans la main de la jeune et innocente bergère, qui, croyant avoir été visitée par les fades, fera la promesse de ne jamais se marier.
Dans Promenades autour d’un village (1857), George Sand ne fait que mentionner rapidement les Pierres Jaumâtres, s’excusant d’en avoir que beaucoup trop parlé dans un roman intitulé Jeanne
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À deux lieues de Boussac, à travers des sentiers de sable fin semé de rochers, et souvent perdus dans la bruyère, on arrive aux pierres Jomâtres, ou Jo‐math, comme disent nos savants, ou Jomares, comme disent les rustiques. C’est un véritable cromlech gaulois, dont j’ai peut‐être beaucoup trop parlé dans un roman intitulé Jeanne, mais que l’on peut toujours explorer avec intérêt, qu’on soit artiste ou savant. Le lieu est austère, découvert et imposant, sous un ciel vaste et jeté au sein d’une nature pâle et dépouillée qui a un grand cachet de solitude et de tristesse.
George Sand, Promenades autour d’un village, Bibliothèque électronique du Québec, p.243.