3 octobre : Martin Nadaud
George Sand | Journal d’un voyageur pendant la guerre (1871)
Le 3 octobre 1870, Martin Nadaud, « qui a donné sa démission de préfet de la Creuse, et qui est désigné comme candidat à la députation par le parti populaire et le parti républicain du département », vient à Boussac pour faire campagne.
Martin Nadaud n’est pas un étranger pour George Sand qui, respectant sa volonté, n’assiste pas à ses prises de parole. Ils échangeront, en tête à tête ; et George Sand d’affirmer :
C’est dans l’intimité qu’on se connaît, et je crois maintenant que je le connais bien. Il est digne de représenter les bonnes aspirations du peuple et du tiers. Nous nous sommes résumés ainsi : n’ayons pas d’illusions qui passent, ayons la foi qui demeure.
George Sand, Journal d’un voyageur pendant la guerre.
Malgré les forts liens qui unissent ces deux personnalités, George Sand commet une erreur lorsqu’elle évoque l’élection de Martin Nadaud en 1848 à la Constituante par ses compatriotes de la Creuse, puisqu’il ne sera élu député de la Creuse que le 13 mai 1849.
La veille, George Sand félicitait leur hôte, Sigismond, pour le travail accompli :
Il a fait déblayer la salle des gardes, qui était abandonnée à tous les animaux de la création, où les chouettes trônaient en permanence dans les bûches et les immondices de tout genre entassées jusqu’au faîte. On ne pouvait plus pénétrer dans cette salle, qui est la plus vaste et la plus intéressante du château. Elle est à présent nettoyée et parfumée de grands feux de genévrier allumés dans les deux cheminées monumentales surmontées de balustrades découpées à jour. Le sol est sablé. Une grande estrade couverte de tapis attend l’orateur, des fauteuils attendent les dignitaires de l’endroit. Toute la garde nationale peut être à l’abri sous ce plafond à solives noircies.
George Sand, Journal d’un voyageur pendant la guerre.