John Reed
Né le 22 octobre 1887 au sein d’une riche famille bourgeoise de Portland, John Reed achève en 1910 quatre années d’études au sein de l’aristocratique université de Harvard, où il fonde un club socialiste…
Très vite remarqué pour ses qualités littéraires et journalistiques, il se fait vite le héraut du prolétariat, aux États‐Unis et à l’étranger, jouant les premiers rôles, et comme journaliste et comme militant, dans bon nombre de conflits sociaux, permettant ainsi à son « camarade » Albert Rhys Williams de le qualifier de pèlerin des grandes routes du monde […] présent partout où il se passait quelque chose d’important.
La Première Guerre mondiale à peine déclarée, John Reed se rend en Europe, partout où le canon impérialiste tonne […] en France, en Allemagne, en Italie, en Turquie, dans les Balkans, en Russie
, faisant peu de cas du danger :
Le danger ne l’a jamais arrêté. C’était son élément naturel. Il s’est toujours faufilé dans les zones interdites, dans les lignes avancées des tranchées.
[…]
C’est ainsi qu’il parcourait le monde, d’un pays à l’autre, d’un front à l’autre, d’une aventure extraordinaire à une autre. Mais ce n’était pas simplement un aventurier, un reporter, un spectateur indifférent, un observateur impassible des souffrances humaines. Au contraire, ces souffrances étaient les siennes propres. Tout ce chaos, cette boue, ces souffrance et ce sang versé offensaient son sentiment de la justice et des convenances. Opiniâtrement, il cherchait la racine de tous les maux afin de les extirper.
Albert Rhys Williams in John Reed, Dix jours qui ébranlèrent le monde, Éditions Tribord, 2010, p.12–13.
John Reed navigue entre États‐Unis et Russie, bien souvent clandestinement, se faisant fort de rentrer dans son pays natal à plusieurs occasions afin de se défendre en personne devant les tribunaux devant lesquels il se voit poursuivi…
Le dimanche 17 février 1920, John Reed s’éteint, sans doute des suites du typhus contracté quelques temps auparavant, semble‐t‐il au Caucase. Il est inhumé au pied des murs du Kremlin :
Si l’on veut, John Reed fut le premier martyr de la révolution communiste, le premier des milliers à venir. La fin soudaine de sa vie véritablement météorique, dans la lointaine Russie fermée par le blocus, fut un coup terrible pour les communistes américains.
Une seule consolation reste à ses vieux amis et camarades : John Reed repose dans le seul endroit au monde où il voulait reposer, sur la Place Rouge, contre le mur du Kremlin.
Là, sur sa tombe, a été érigé un monument conforme à son caractère, sous la forme d’un bloc de granit brut, sur lequel sont gravés les mots :
John Reed
Délégué à la IIIe Internationale, 1920.
Albert Rhys Williams in John Reed, Dix jours qui ébranlèrent le monde, Éditions Tribord, 2010, p.21–22.