Dix jours qui ébranlèrent le monde
Ce livre est une tranche d’histoire, d’histoire telle que je l’ai vue. […] chronique des événements dont j’ai été témoin et auxquels j’ai été mêlé personnellement, ou que je connais de source sûre.
« Préface de l’auteur (New‐York, 1er janvier 1919)», in John Reed, Dix jours qui ébranlèrent le monde, traduction de Martin‐Stahl, Éditions Sociales Internationales, 1927, p.11
Avec Dix jours qui ébranlèrent le monde, John Reed rend compte de la Révolution d’Octobre, à laquelle il assiste, voire même contribue. Collecteur et archiviste en ce qu’il réunit une vaste collection de tracts, affiches, communiqués… John Reed tient le récit parfois heure par heure des événements amenant les bolcheviques à prendre le pouvoir en Russie, l’enrichissant de citations issues de ces documents officiels. Surtout, ce qui distingue Dix jours qui ébranlèrent le monde, ce sont très certainement le style de John Reed, son engagement ainsi que sa certitude de l’importance des événements dont il veut se faire le témoin, être une source pour les futurs historiens.
Ce livre retrace avec une intensité et une vigueur extraordinaires les premières journées de la Révolution d’Octobre. Nous n’avons pas là une simple énumération de faits, un recueil de documents, mais une série de scènes vécues, tellement typiques qu’elles ne peuvent manquer d’évoquer à l’esprit de tout témoin de la révolution des scènes analogues auxquelles il a lui‐même assisté. […] John Reed ne fut pas un observateur indifférent. Révolutionnaire dans l’âme, communiste„ il comprenait le sens des événements, le sens de la grande lutte. De là cette acuité de vision, sans laquelle il eût été impossible d’écrire pareil livre.
« Préface de Kroupskaia pour l’édition russe », in John Reed, Dix jours qui ébranlèrent le monde, traduction de Martin‐Stahl, Éditions Sociales Internationales, 1927, p.9
Quoi qu’on pense du bolchevisme, il est indéniable que la révolution russe est un des grands événements de l’histoire de l’humanité et que la venue au pouvoir des bolchéviks est un fait d’importante mondiale. De même que les historiens s’attachent à reconstituer dans ses moindres détails l’histoire de la Commune de Paris, de même ils désireront connaître ce qui s’est passé à Pétrograd en novembre 1917, l’état d’esprit du peuple, la physionomie de ses chefs, leurs paroles, leurs actes. C’est en pensant à eux que j’ai écrit ce livre. Au cours de la lutte, mes sympathies n’étaient pas neutres. Mais en retraçant l’histoire de ces grandes journées, j’ai voulu considérer les événements en chroniqueur consciencieux, qui s’efforce de fixer la vérité.
« Préface de l’auteur (New‐York, 1er janvier 1919)», in John Reed, Dix jours qui ébranlèrent le monde, traduction de Martin‐Stahl, Éditions Sociales Internationales, 1927, p.15–16