Molière

Nicolas Mignard, Molière dans le rôle de César dans la pièce « La Mort de Pompée » de Corneille.

Huile sur toile, 75 x 60 cm ; musée Carnavalet – Histoire de Paris.
Photo : Wikimédia

Jean‐Baptiste Poquelin naît dans les premiers jours de janvier 1622, au sein d’une famille de marchands tapissiers ; son père obtient en 1631 la charge prestigieuse de « tapissier valet de chambre du Roi » qui implique de se trouver chaque matin au lever du roi, un trimestre par an.
À l’âge de 21 ans, Jean‐Baptiste Poquelin s’oriente vers le théâtre et lance, accompagné de neuf compagnons dont les trois Béjart (Joseph, Madeleine et Geneviève), la troupe « l’Illustre Théâtre ». C’est à partir de cette période qu’il va utiliser le nom Molière. Cependant, les affaires tournent vite court et Molière subit les poursuites des créanciers et est emprisonné pour dettes en août 1645. À l’automne, Molière et sa troupe partent pour la province, se lient à la troupe du duc d’Épernon avant d’avoir pour protecteur le prince de Conti ; ils enchaînent les déplacements et les représentations avant de s’installer à Rouen pour préparer leur retour à Paris.
En 1658, la troupe de Molière est « donnée » à Philippe d’Orléans, dit Monsieur, frère unique du roi, alors âgé de 18 ans. Ils s’établissent au Petit‐Bourbon et alternent pièces anciennes et pièces de Molière déjà jouées en province, L’Étourdi et Le Dépit amoureux. À la fin de l’année 1659, Molière propose Les Précieuses ridicules qui marque le début du succès : Louis XIV assiste à une de ses représentations le 29 juillet 1660 et le 31 il découvre la nouvelle pièce de Molière, Sganarelle ou le Cocu imaginaire. Suite au succès en 1661 de L’École des maris, Molière crée pour la cour, à la demande de Fouquet, Les Fâcheux, pièce d’un tout nouveau genre : la comédie‐ballet, intégrant comédie, musique et danse.

Suivent alors succès et scandales entremêlés, d’abord avec l’École des femmes (1662) — qu’il fait suivre, pour répondre à ses détracteurs, de La Critique de l’École des femmes et de L’Impromptu de Versailles (1663) —, puis avec son Tartuffe qu’il présente au roi le 12 mai 1664 avant que celui‐ci ne l’interdise le lendemain sur l’insistance de l’archevêque de Paris. Ce n’est que cinq ans plus tard que Molière en propose une nouvelle version. En 1665, Molière propose Le Festin de pierre (Dom Juan) et bénéficie du soutien du roi qui fait de cette troupe la Troupe du Roi.
Par la suite, Molière a tendance à orienter ses railleries vers les médecins. Il propose cette même année la comédie‐ballet, L’Amour médecin, puis Le Misanthrope et Le Médecin malgré lui (1666), Amphitryon et L’Avare (1668), Monsieur de Pourceaugnac (1669), Le Bourgeois gentilhomme (1670), Les Fourberies de Scapin (1671), Les Femmes savantes (1672), Le Malade imaginaire (1673).

Au cours d’une représentation du Malade imaginaire, le 17 février 1673, Molière est pris d’un malaise. La représentation s’achève et Molière meurt quelques heures après. N’ayant pas signé de renonciation à sa profession de comédien et n’ayant pu abjurer avant son trépas, Molière ne peut recevoir les derniers sacrements. Suite à l’intervention de l’archevêque de Paris, Molière est tout de même inhumé, de nuit et sans cérémonie. Sa sépulture se trouve aujourd’hui dans le cimetière du Père‐Lachaise.