Notre arrivée à la gare…
Shimazaki Tōson | L’Étranger (1922)
Ces différents extraits relatent l’arrivée des Japonais à Limoges. Dès sa descente du train, le 27 août 1914, Shimazaki découvre les effets de la mobilisation générale, décrétée le 2 août par le gouvernement français. Les mobilisés transitent par la gare des Bénédictins pour gagner les zones de combat vers le nord‐est.
La mobilisation en Limousin s’est effectuée admirablement, avec un entrain et une régularité dignes d’éloges. Pas un régiment n’est parti de Limoges sans être ovationné par la foule […].
Limoges illustré, 1er septembre 1914.
Tout au long de son séjour, Shimazaki habite une ville loin du front et pourtant fortement marquée par le conflit qui rapidement s’enlise. Les hommes jeunes sont partis, l’économie tourne au ralenti. Surtout, les blessés affluent. Ces scènes sont notamment immortalisées par les dessins d’Eugène Alluaud.
Les hommes en âge de porter les armes avaient quitté les champs et les fermes, les chevaux avaient été réquisitionnés, les étables étaient calmes et tristes. Les usines de porcelaine avaient fermé leurs portes, ainsi que la plupart des magasins… les bâtiments du lycée et des écoles étaient utilisés comme infirmeries pour soldats blessés.
Shimazaki Tōson, L’Étranger, 1922, chap.71 (trad. Jean‐Pierre Levet).
Un hôpital militaire anglais a été installé dans les locaux de l’école des Beaux‐Arts : tout le personnel, médecins, infirmiers et infirmières est anglais […]
Limoges illustré, 1er novembre 1914.
L’hospitalité de ses hôtes, qui marque l’auteur japonais dès les premiers instants, lui sera très appréciable pendant les quelques mois qu’il passe à Limoges, et contribue à faire de la ville un havre apaisant pour l’écrivain.
La petite chapelle qu’il évoque existe toujours de nos jours. Il s’agit de Notre‐Dame de Préservation, qui se situe à l’angle de la rue de la Cathédrale et du boulevard de la Corderie.